
Jean-Noël Barrot à Paris, le 17 avril 2025. ( POOL / JULIEN DE ROSA )
"Demain, c'est la Chine, et puis à nouveau les États-Unis, qui reviendront pour lever une nouvelle fois des droits des douane" craint le ministre des Affaires étrangères.
Dans cette négociation jusqu'à la date butoir du 1er août, " il y a un enjeu de défense de nos intérêts à court terme qui est essentiel, et il y a un enjeu de crédibilité à plus long terme" , a déclaré le ministre lors d'une conférence organisée par le mouvement patronal français Medef.
Jean-Noël Barrot avait déjà dénoncé "un chantage" des Etats-Unis quelques jours plus tôt devant la presse.
"Si aujourd'hui nous acceptons qu'on puisse lever des droits de douane sur l'Union européenne en faisant le dos rond pour laisser l'orage passer, demain, c'est la Chine, et puis à nouveau les États-Unis, qui reviendront pour lever une nouvelle fois des droits des douane", a-t-il estimé.
Le négociateur en chef de l'UE Maros Sefcovic, chargé d'arracher un accord commercial avec les Etats-Unis au nom des 27 Etats membres, s'est rendu mercredi 16 juillet à Washington, où Donald Trump a pris Bruxelles de court en décrétant le week-end dernier des droits de douane de 30% sur toutes les importations du bloc à compter du 1er août .
L'UE pourrait taxer des produits américains en représailles
La Commission européenne a malgré tout l'espoir de trouver une solution négociée avec les Etats-Unis avant cette échéance, et prépare une riposte.
"Présentons la puissance de feu de nos instruments de dissuasion", a plaidé le ministre français: "Nous ne voulons pas les utiliser mais si nos intérêts économiques vitaux sont touchés, alors nous ne pouvons pas exclure de les mettre en oeuvre".
La Commission a établi une liste de produits américains qu'elle pourrait taxer en retour, présentée aux Etats membres lundi 21 juillet.
Les importations visées, qui représentent une valeur totale de 72 milliards d'euros , ne seront taxées que si l'Union européenne échoue à conclure un accord sur la levée des mesures douanières décidées par le président américain, et si les 27 le décident.
Avions, voitures et bourbon figurent au coeur de la liste européenne, ainsi que certains produits-clé des exportations américaines comme le soja. Mais les services financiers et numériques, moteurs clé des exportations américaines vers l'UE n'y figurent pas.
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